DJ Bison, alias Vincent Hoguel, est un DJ de 30 ans, membre de la Clef. Danseur professionnel pendant près de 15 ans, il se consacre maintenant au deejaying. Un talent qui n’est plus à prouver puisqu’une marque d’energy drink l’a pris sous son aile. Au travers de cette interview, Dj Bison nous explique son parcours et sa passion pour la musique pour la Clef.

La Clef : Comment es-tu arrivé à la musique ?

DJ Bison : Je baigne dans la musique depuis mon plus jeune âge, à 5 ans. Mon père est musicien et mon grand frère est DJ. Avant de devenir DJ à mon tour, j’ai dansé pendant près de 12 ans avec mon crew Legiteam Obstruxion. J’ai participé à de nombreux contests de breakdance. J’ai actuellement ralenti cette activité pour laisser place à la voie du deejaying qui me paraît naturelle. Mon frère m’a donné beaucoup de conseils et m’a filé du matériel pour mixer. Et depuis, j’y passe beaucoup de temps. Il m’arrive encore de danser pour des showcases et quelques battles mais je n’ai plus d’objectif, si ce n’est que de simplement kiffer. C’est devenu un loisir plus qu’un job. Le deejaying prend dorénavant beaucoup de place.

L.C : Quels sont les styles de musique que tu écoutes ?

DJ B : J’aime beaucoup le rap. J’ai connu l’âge d’or du rap français avec IAM, MC Solaar, NTM. Ce sont de très bonnes influences. J’aime également le rap US des années 90. J’écoute encore et toujours des artistes comme Gangstarr, Wu-Tang Clan, J.Dilla. Ce sont des sons qui n’ont pas pris une ride. Le funk et la soul sont également des sources d’inspiration pour moi. Des artistes mythiques comme James Brown ou Curtis Mayfield sont de véritables références. Plus récemment, j’écoute beaucoup la house britannique. Mon gros coup de cœur du moment, c’est Disclosure. A seulement 21 ans, leur premier album est déjà très abouti.

L.C : Qu’est-ce que tu mixes lors des soirées ?

DJ B : J’ai un faible pour le rap, la soul, le funk et la musique House. Ce sont vraiment des styles de musique qui me plaisent et que j’aime mixer. Mais, j’essaie de varier de plus en plus mes playlists. Je me mets au rock. J’essaie également de passer d’un style à l’autre. J’expérimente cela en ce moment pour mes prochains mixes.

DJ Bison Live

L.C : Quels sont les lieux ,où tu as mixé, qui t’ont marqué ?  

DJ B : La Thaïlande est un très bon souvenir. C’est un véritable lieu de fête, où les gens savent mettre l’ambiance. La musique, que les thaïlandais apprécient, est un peu commerciale à mon goût mais on sait qu’ils aiment faire la fête. C’est une valeur sûre. Je garde également un excellent souvenir de la Pologne et de l’Ukraine. Ce que j’ai le plus apprécié, c’est que le DJ peut passer d’un style à un autre sans que les gens se plaignent. Ils savent tout écouter et peuvent danser sur tous les styles. Il n’y pas une boite de nuit pour un style de musique et une boite pour un autre style. C’est propre aux pays de l’Est. Il y a un manque d’ouverture en France. Je trouve ça dommage. Mais j’ai mis en place un concept sympa, avec deux potes, Serey et Tim. Une fois par trimestre, on a décidé de mettre en place une “House Party” dans un club au Mans, Le “Guest’s”. Le concept est de retrouver l’ambiance des fêtes américaines dans des grandes baraques avec du son Hip Hop et R’n’B à l’ancienne. On redécore ce club en maison, avec des canapés, des lits, des babyfoot ou encore des chichas. Les gens aiment le concept. Ça cartonne !

L.C : D’où vient ton nom de scène DJ Bison ?

DJ B : En fait, lors d’une soirée, j’ai arrosé la foule avec de la vodka « Zubrowka », appelée aussi “la vodka du bison”. Donc les gens m’ont surnommé Monsieur Bison. Comme c’était un peu long, je l’ai réduit à M.Bison. Mais le problème est que M.Bison est un personnage qui existe dans le jeu vidéo « Street Fighter ». Alors, pour ne pas se tromper, j’ai gardé le mot “bison” et j’ai placé le diminutif DJ avant.

L.C : Quels sont tes projets ?

DJ B : J’ai pas mal d’événements à venir dans les prochains mois. Je pense également à la production house. Vu que ça ne fait pas très longtemps que je mixe, j’attends encore de me forger avant de produire. J’avais également un projet qui me tenait à cœur : mixer avec mon frère. L’idée lui a beaucoup plu et on va mixer, pour la première fois, fin mars, sur un Battle international de breakdance. J’attends cela avec impatience.

Propos recueillis par Cyril Coantiec